Foire aux questions (FAQ) sur la Dengue

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Bienvenue sur notre page FAQ dédiée à la Dengue. Vous y trouverez des réponses aux questions les plus courantes concernant cette maladie.

Si vous avez des questions spécifiques qui ne sont pas abordées ici, n'hésitez pas à nous contacter. 

CONTACTS

En période épidémique, les mairies assurent la centralisation des demandes d’intervention des administrés. Elles planifient les interventions pertinentes en lien étroit avec les équipes du CEDRE de la CTM et de la LAV de l’ARS. Les services municipaux informent le public du calendrier des opérations communautaires de destruction de gîtes larvaires, des actions de pulvérisations autoportées et des actions d’information/sensibilisation qu’elles mettent en place sur leur territoire. 

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QU'EST-CE QUE LA DENGUE ? 

La dengue ou « grippe tropicale » est une maladie due à un virus transmis par la piqûre d’un moustique du genre Aedes.

La maladie est aujourd’hui présente dans plus de 100 pays de l’Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les régions des Amériques, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental sont les plus gravement touchées. L’Asie concentre environ 70 % de la charge de morbidité mondiale.

Le virus de la dengue est un Flavivirus (comme le virus West Nile, le virus du Zika ou le virus de la fièvre jaune) qui compte quatre sérotypes différents (DENV-1, DENV-2, DENV-3, DENV-4), sans immunité protectrice croisée : lorsqu’une personne est infectée par l’un des 4 sérotypes, elle va développer des anticorps qui la protègeront contre ce sérotype particulier mais pas contre les trois autres. On peut donc contracter la dengue 4 fois au cours de sa vie.

Le virus circule régulièrement dans les territoires français des Amériques (Martinique, Guadeloupe, Guyane), dans les iles françaises du pacifique et de l’océan indien. La Martinique en particulier a connu depuis 2001, six périodes épidémiques notables.

 

Y A-T-IL UNE SAISON PROPICE A LA DENGUE EN MARTINIQUE ?

La circulation de la dengue est facilitée en partie par la chaleur et la pluie qui favorisent le développement des moustiques vecteurs. Une recrudescence du nombre de cas peut donc être observée entre les mois de juillet et novembre en Martinique. Toutefois, l’île a eu l’occasion de subir des épidémies ayant démarré hors saison des pluies (février 2010, décembre 2019). A noter également que les épidémies de dengue en Martinique présentent une saisonnalité pluriannuelle (cycle épidémique entre 3 et 5 ans).

 

COMMENT LE VIRUS DE LA DENGUE EST-IL TRANSMIS ?

La transmission du virus de la dengue s’effectue par l’intermédiaire d’un moustique du genre Aedes (Aedes aegypti en Martinique) infecté par le virus. Ce sont des moustiques qui piquent essentiellement le jour, mais les piqûres peuvent aussi intervenir en période nocturne.  Celui-ci est infecté par le virus en piquant une personne atteinte de la maladie pendant la phase de virémie (présence du virus dans le sang). Lors d’une autre piqûre, il peut transmettre le virus à une personne saine. 

 

Y A-T-IL UNE TRANSMISSION INTER-HUMAINE DE LA DENGUE ?

Il n’y a pas de transmission naturelle du virus directement d’une personne à une autre. La transmission s’effectue uniquement par le biais d’un moustique vecteur. Les personnes atteintes de la dengue ne sont donc contagieuses ni par contact, ni par le biais des postillons. Néanmoins, la transmission artificielle par la transfusion sanguine et la greffe est théoriquement possible, d’où les mesures de précaution prises pour écarter notamment du don de sang les personnes atteintes de la maladie.

 

LE VIRUS PEUT-IL SE TRANSMETTRE DE LA FEMME AU FŒTUS (TRANSMISSION MATERNO-FŒTALE) ?

La transmission du virus de la femme au fœtus est possible. Chez la femme enceinte, la dengue peut entrainer des complications. Elle n’amène pas de malformations du fœtus mais peut être à l'origine d'une fausse couche (au 1er trimestre), de décès du fœtus, d'accouchement prématuré ou de retard de croissance du fœtus. Le risque d'hémorragie à l'accouchement est également augmenté.

 

LE DIAGNOSTIC DE LA DENGUE PEUT-IL ETRE ETABLI PAR LE MEDECIN QUI VOUS EXAMINE ?

La confirmation virologique de la dengue se fait par analyse sanguine à partir d’une prise de sang ou d’une piqûre au bout du doigt. Celle-ci est utile pour confirmer le diagnostic, mais aussi pour lancer l’alerte et renforcer les actions de lutte anti vectorielle autour des cas de dengue.

 

QUELS SONT LES SYMPTOMES DE LA DENGUE ?

Si la maladie est dans la majorité des cas asymptomatique (absence de symptôme), la forme habituelle se manifeste par une fièvre élevée, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, des signes digestifs et une grande fatigue. Ces symptômes se manifestent dans les 3 à 14 jours (4 à 7 jours en moyenne) qui suivent la piqure par le moustique. Une éruption cutanée survient habituellement au moment de la guérison.

 

EXISTE-IL DES FORMES GRAVES DE LA DENGUE ?

Dans la majorité des cas, la dengue guérit spontanément au bout d'une semaine. Toutefois, dans environ 1% des cas, elle peut présenter des formes graves et dont la survenue est imprévisible. Ce risque justifie un suivi médical pour une prise en charge médicale adaptée et précoce en cas de signes précurseurs de gravité.

 

QUE FAIRE LORS DE L’APPARITION DES PREMIERS SYMPTOMES DE LA DENGUE ?

Il est impératif de consulter rapidement un médecin et de se faire dépister. Le repos et l'hydratation sont essentiels. En cas de fièvre persistante, il ne faut pas hésiter à retourner consulter. Il faut également, pendant les 5 premiers jours de la maladie (période virémique au cours de laquelle le virus est présent dans le sang), éviter soi-même de se faire piquer par les moustiques, en utilisant des répulsifs cutanés, en dormant sous une moustiquaire, en portant des vêtements longs, ou en utilisant des raquettes anti-moustiques.

 

PEUT-ON ETRE MALADE PLUSIEURS FOIS A CAUSE DE LA DENGUE ?

Il existe quatre sérotypes de virus de la dengue (DENV-1, DENV-2, DENV-3, DENV-4). Lorsqu’une personne est infectée par l’un des virus, elle va développer des anticorps qui la protègeront désormais contre ce sérotype de virus mais pas contre les trois autres.

Une personne peut être totalement et définitivement protégée uniquement si elle fait 4 accès de dengue avec 4 sérotypes différents au cours de sa vie. A noter qu’une infection préalable par un autre sérotype augmente le risque de développer une forme sévère de la maladie.

 

CERTAINES POPULATIONS SONT-ELLES PLUS A RISQUE DE DEVELOPPER UNE FORME SEVERE DE LA DENGUE ?

Aucune catégorie de population (âge, sexe, profession etc.) n’est à l’abri de la dengue. Cependant, les jeunes enfants, les personnes âgées, et les personnes souffrant de comorbidités (drépanocytaires, immunodéprimés, insuffisants hépatiques, diabétiques…) sont plus fragiles.

 

EXISTE-T-IL UN TRAITEMENT CURATIF DE LA DENGUE EFFICACE CHEZ L’HOMME ?

Il n'existe pas de traitement spécifique contre la dengue.  Le traitement vise à soulager les symptômes (antalgiques à base de paracétamol en respectant les doses prescrites, pas de consommation d’anti inflammatoires, repos), et à surveiller l'évolution de la maladie. Il est également conseillé aux patients atteints de dengue de s’hydrater en mangeant de la soupe et en buvant de l’eau.

 

EXISTE-T-IL DES VACCINS CONTRE LA DENGUE ?

Il existe actuellement 2 vaccins :

  • Vaccin DengVaxia ® : les données sur l’efficacité vaccinale montrent que le vaccin est peu efficace vis-à-vis du DENV-2, sérotype circulant actuellement en Martinique. La vaccination par le DengVaxia ® ne semble donc pas appropriée dans ce contexte.
  • Vaccin Qdenga ® : une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne a été accordée, mais le vaccin n’est pas accessible sur le territoire français, et la Haute Autorité en Santé n’a pas encore émis de recommandations pour son utilisation (recommandations attendues en mai 2024).

En l’absence de vaccins recommandés, la prévention repose donc essentiellement sur la lutte contre les moustiques.

 

COMMENT EVITER D’ETRE INFECTE PAR LA DENGUE ?    

Du fait de l’absence de vaccin ou de médicaments préventifs, la seule manière de ne pas être infecté est de s’exposer le moins possible aux piqûres de moustiques. Cette mesure s’appuie sur la destruction des gîtes larvaires afin de faire baisser le nombre de moustiques, sur la lutte contre les moustiques adultes et la protection individuelle contre les piqûres d’insectes.

 

LES SYMPTOMES SONT-ILS DIFFERENTS POUR LA DENGUE ET LE COVID-19 ?

Ils varient du fait de la nature de la Covid qui est une maladie respiratoire (essoufflement, maux de gorge, et toux). Cependant, les deux maladies s’expriment par certains symptômes identiques tels que la fièvre, les maux de tête, les nausées et les vomissements. Aussi, quels que soient les symptômes, il est conseillé de consulter rapidement un médecin qui établira un diagnostic ou prescrira un examen complémentaire.

 

 

 

QUEL EST LE MOUSTIQUE RESPONSABLE DE LA TRANSMISSION DE LA DENGUE ? 

La dengue est une maladie due à un virus transmis par la piqûre d’un moustique du genre Aedes, principalement Aedes aegypti, plus rarement Aedes albopictus (moustique tigre). 
L’Aedes est aussi vecteur d’autres maladies notamment la fièvre jaune, le zika et le chikungunya.
Seul Aedes aegypti est présent en Martinique. Le moustique tigre, Aedes albopictus, est présent dans certains pays de la zone, mais pas en Martinique.

 

QUELLES SONT LES PARTICULARITES DE AEDES AEGYPTI ?

Aedes aegypti, moustique vecteur de la dengue en Martinique, est originaire d’Afrique. On estime qu’il a colonisé la zone méditerranée et les Amériques dès le XVIIème siècle et s’est répandu depuis dans l’ensemble de la zone intertropicale. 

Ce moustique a une activité hématophage (se nourrit de sang) habituellement en journée : les femelles piquent généralement de l’aube jusqu’au crépuscule mais peuvent facilement être agressives en dehors de ce créneau diurne. Pour vivre, il a besoin d’eau (stade larvaire) et d’ombre (moustique adulte). Il se reproduit en pondant surtout dans les gîtes créés par l’homme (tout récipient ou tout objet contenant de l’eau non polluée) ou parfois dans les gîtes artificiels (trou d’arbres contenant de l’eau). 
La saison des pluies est donc propice à sa prolifération mais sa présence est très liée à l’urbanisation. Les moustiques adultes se reposent majoritairement à l’intérieur des maisons, dans les zones sombres (meubles ou vêtements portés de couleur foncée et dans les placards par exemple). 
 
Le rayon de vol d’Aedes aegypti est limité (en moyenne 30 à 50 mètres), mais peut être plus important notamment grâce au vent. C’est la raison pour laquelle la vigilance et la destruction systématique des gîtes à l’intérieur et autour des habitations sont des gestes de prévention efficaces et accessibles à tous.

 

OU SE REPRODUIT LE MOUSTIQUE VECTEUR DE LA DENGUE ? 

La femelle Aedes aegypti pond ses œufs dans de l’eau douce stagnante, peu chargée en matière organique (eau claire), et de préférence à l’abri de la lumière. Les lieux de ponte sont aussi appelés « gîtes larvaires ». Dans la plupart des cas, la grande majorité des gîtes larvaires exploités sont créés par l’homme (gîtes à l’intérieur et autour de l’habitation). Le moustique Aedes est volontiers sédentaire : il ne se disperse généralement pas beaucoup s’il dispose dans son environnement de gîtes larvaires et d’hôtes humains à piquer. Les œufs peuvent résister à la sécheresse pendant plusieurs mois.
Le cycle de développement peut s’effectuer :

  • À l’intérieur des bâtiments (logements et des lieux de travail) (gîtes domestiques), le moustique pond ses œufs dans tout récipient pouvant stocker de l’eau : vases d’appartement, soucoupes sous les pots de fleurs...
  • À proximité des maisons et des lieux de travail (gîtes péri-domestiques), tout récipient contenant de l’eau peut devenir un gîte larvaire :
    • vases à fleurs, coupelles des plantes vertes, ornements de jardin et bassins de plante aquatique, vases à boutures, etc.,
    • gouttières, regards, chenaux, bacs de climatisation, vides sanitaires,
    • vieux pneus, poubelles,
    • puits, réserves d’eau (citernes mal fermées, bassins, fûts, etc.), bassins,
    • abreuvoirs pour animaux, écuelles,
    • récipients abandonnés aux intempéries (boîtes de conserves, pots de peinture, bouteilles, emballages divers, noix de coco…).
  • Dans la nature (gîtes naturels)
    • trous d’arbre, plantes à feuilles engainantes, noix de coco, …

 

QUELLES SONT LES MESURES A PRENDRE POUR LUTTER CONTRE LE MOUSTIQUE ?

Deux types de mesures ont prouvé leur efficacité dans la lutte contre la maladie : la protection individuelle contre les piqûres de moustiques, et la prévention de la prolifération des moustiques. 
Il est nécessaire de réduire toutes les sources potentielles de gîtes larvaires constituées par les eaux stagnantes (pots décoratifs, aquarium, bains d’oiseaux, entre autres exemples), et tout récipient capable de retenir les eaux de pluie dans l’environnement (pneus usagés, fûts, citernes ouvertes, gouttières de toits, etc…). 
Lorsque la suppression physique de cette source n’est pas possible, l’application de traitements biocides contre les larves de moustique est indiquée.  
Cette lutte est également axée contre le moustique adulte au moyen de pulvérisations d’insecticide en zone infestée. La prévention en intérieur peut reposer sur l’emploi d’insecticides (bombes aérosols, diffuseurs électriques, …) pulvérisés dans toutes les pièces du logement, avec fermeture des portes et des fenêtres pour confiner le brouillard insecticide et maximiser son action. Il est important de bien aérer les lieux traités avant de les réinvestir. L’utilisation de moustiquaires constitue également une option.

 

POURQUOI LES MOUSTIQUES PIQUENT-ILS ?

Tous les moustiques se nourrissent de nectar et de jus sucrés prélevés sur des fruits. Seules les femelles de certaines espèces sont hématophages (consomment du sang) pour les besoins de la reproduction : le sang leur apporte la source de protéines nécessaire à la fabrication des œufs (ovogenèse). Le nombre d’œufs pondus après chaque repas sanguin complet varie en fonction de l’espèce. Une femelle Aedes aegypti pond environ une centaine d’œufs tous les 4 à 6 jours.

 

QUEL EST LE CYCLE DE VIE DU MOUSTIQUE AEDES ?

Le cycle de développement du moustique se caractérise par une phase aquatique des stades immatures (œufs, larves et nymphe) et une phase aérienne (adulte). La femelle Aedes aegypti pond ses œufs sur un support vertical (paroi du gîte, tige d’une fleur en pot, …) juste au-dessus de la surface de l’eau. La centaine d’œufs produits n’est jamais pondue dans un unique gîte larvaire : la femelle Aedes aegypti dissémine sa ponte dans plusieurs gîtes larvaires pour maximiser les chances de survie de sa descendance. Les œufs d’Aedes aegypti peuvent demeurer plusieurs mois sur leur support en attente de conditions d’éclosion favorables. Une fois ces conditions réunies, les œufs éclosent et libèrent chacun une larve. Ces larves vont passer par 4 stades de développement (environ 5 à 6 jours au total) pour devenir des nymphes. Le stade nymphal dure environ 2 jours, et aboutit à l’émergence du moustique adulte.  La durée totale du cycle de développement de l’éclosion jusqu’au moustique adulte dure environ 7 jours sous nos latitudes. Elle est intimement dépendante des conditions climatiques (température) et de l’alimentation des. La dépendance du moustique pour l’eau est totale.

 

COMBIEN DE TEMPS VIT UN MOUSTIQUE ADULTE ?

Dans les conditions naturelles, la durée de vie d’une femelle Aedes aegypti est estimée entre 3 semaines et un mois. En élevage en insectarium (conditions contrôlées sans prédateurs ni insecticide) les femelles de cette espèce vivent facilement plus de deux mois.

 

A QUELS MOMENTS DE LA JOURNEE AEDES AEGYPTI PIQUE T-IL PREFERENTIELLEMENT ?

La femelle adulte pique habituellement la journée, avec deux pics d’activité plus importants : un le matin, au lever du soleil, et un en fin d’après-midi au coucher du soleil (souvent plus intense en terme d’agressivité).  Toutefois, Aedes aegypti est un moustique opportuniste qui peut volontiers piquer en dehors de ces créneaux horaires en réponse aux stimuli de l’hôte (chaleur, CO2, odeur, …). Ce moustique pique généralement à l’intérieur des habitations (il est dit endophage). 

 

LE MOUSTIQUE CONTAMINE PAR LE VIRUS EST-IL LUI-MEME AFFECTE PAR LA MALADIE ?

Non. Apparemment la présence du virus dans le corps du moustique ne l’affecte pas. Tout se passe comme si le virus « prenait soin de ne pas nuire à son vecteur » : aucune altération de l’état général, des aptitudes (capacité de vol) n’est mise en évidence. Des études ont toutefois démontré que des Aedes aegypti porteurs du virus de la dengue seraient légèrement plus agressifs et augmenteraient la fréquence de leurs repas sanguins.
La femelle, devenue infectante, le reste toute sa vie. La transmission du virus de la dengue de la femelle moustique à ses œufs est prouvée pour le virus de la dengue (confirmée par la mise en évidence de mâles porteurs du virus alors que ceux-ci ne piquent jamais d’hôtes) mais demeure rare.
 

QUE PUIS-JE FAIRE POUR REDUIRE LE RISQUE DE TOMBER MALADE ET POUR ME PROTEGER MOI ET MON ENTOURAGE

En l’absence de vaccin et de traitements préventifs, le seul moyen d’éviter de tomber malade consiste à réduire le risque d’être piqué par un moustique infecté. Il faut donc, d’une part, se protéger individuellement contre les piqûres, et d’autre part, réduire la présence des moustiques autour de son domicile en détruisant les gîtes larvaires et en luttant contre les moustiques adultes.

COMMENT SE PROTEGER DES PIQURES DE MOUSTIQUES

Plusieurs modes de protection individuelle sont recommandés par le Haut Conseil en Santé Publique : 

  • Moustiquaire imprégnée d’insecticide pour lit, berceau ou poussette, selon l’âge ;
  • Moustiquaire non imprégnée,
  • Moustiquaires grillagées aux fenêtres et aux portes,
  • Répulsifs cutanés sur les parties du corps non couvertes, 
  • Port de vêtements amples, couvrants et légers.

D’autres moyens d’appoint peuvent être utilisés mais sont cependant moins efficaces :

  • Diffuseur électrique d’insecticide (à l’intérieur),
  • Raquette électrique,
  • Pulvérisation intra-domiciliaire de « bombes » insecticides (disponibles dans le commerce),
  • Serpentin fumigène (extérieur).
  • Climatisation,
  • Ventilation,

En revanche, certains produits disponibles dans le commerce n’ont pas démontré leur effet préventif contre la prolifération et les piqûres de moustiques ou curatifs pour les personnes malades. Ils ne contribuent pas efficacement à la lutte contre l’épidémie de dengue et ne sont donc pas recommandés :

  • Bracelets anti-insectes.
  • Rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide. 
  • Appareils sonores à ultrasons, applications mobiles proposant de transformer le téléphone portable en « diffuseur d’ondes anti-moustiques ».
  • Huiles essentielles.
  • Vitamine B1, homéopathie. 

Le moyen le plus efficace pour éviter les piqûres est d’empêcher Aedes aegypti de s’installer et pénétrer dans nos lieux de vie.

 

LES PRODUITS ET CREMES REPULSIFS CONTRE LES MOUSTIQUES PEUVENT-ELLES ETRE UTILISES PAR TOUS ? 

Les produits et crèmes répulsifs contiennent des molécules actives qui éloignent les moustiques. Le Haut Conseil de la Santé Publique recommandent l’utilisation de répulsifs contenant les substances actives suivantes : DEET (N,N-diéthyl-m-toluamide), l’IR 3535 (N-acétyl-N-butyl-β-alaninate d’éthyle), l’icaridine (Carboxylate de Sec-butyl 2-(2-hydroxyéthyl)pipéridine-1) (aussi appelée KBR3023 ou picaridine) et l’huile d’Eucalyptus citriodora (Corymbia citriodora), hydratée, cyclisée, produit naturel (ne pas confondre avec l’huile essentielle d’Eucalyptus).
Ces produits ne peuvent être appliqués chez les enfants de moins de 6 mois. Les jeunes enfants et les femmes enceintes doivent utiliser des formulations particulières, moins concentrées en substance active. 
Prenez conseil auprès d’un médecin ou d’un pharmacien, et lisez attentivement la notice avant utilisation.

 

SI JE SUIS DEJA MALADE, POURQUOI CONTINUER A ME PROTEGER DES PIQURES DE MOUSTIQUES ?

Il est indispensable de se protéger contre les piqûres lorsqu’on présente les symptômes de la dengue. En effet, pendant les 5 premiers jours de la maladie (phase de virémie), la personne malade est porteuse du virus dans son sang. Chaque moustique vecteur qui piquera une personne malade durant cette période s’infectera en prélevant le sang et sera susceptible de provoquer de nouveaux cas. Se protéger pendant la période de virémie, c’est éviter de transmettre l’infection à son entourage.

 

COMMENT REDUIRE LA PRESENCE DES MOUSTIQUES AUTOUR DES HABITATIONS ?

Pour réduire la présence de moustiques autour de son habitation, il faut détruire les gîtes larvaires, c’est-à-dire les collections d’eau servant de lieux de ponte pour le moustique. Une à deux fois par semaine, il est conseillé d’effectuer un contrôle autour de la maison et de supprimer tous les récipients, objets divers, déchets, végétation, qui contiennent de l’eau, car c’est dans ces rétentions d’eau que le moustique va pondre.
Les récipients de stockage d’eau de pluie doivent être fermés hermétiquement ou recouverts d’une moustiquaire ; les soucoupes sous les pots de fleurs doivent être supprimées ; l’eau des vases à boutures doit être renouvelée une fois par semaine. Les récipients inutilement exposés à la pluie doivent être retournés ou mis à l’abri ; les pneus ou détritus abandonnés doivent être éliminés, mis à l’abri ou remplis de terre ; les gouttières bouchées ou avec un défaut de pente favorisant la stagnation d’eau doivent être réparées ; les bassins doivent être chlorés, remplis de sable ou ensemencés avec des petits poissons mangeurs de larves ; les bateaux doivent être retournés ou bâchés (bâche bien tendue) ; les jouets ou autres objets susceptibles de collecter de l’eau de pluie doivent être ramassés ou jetés.

 

COMMENT EST ASSUREE LA DESTRUCTION DES GITES LARVAIRES SUR LE DOMAINE PUBLIC ? 

On trouve des espaces propices à la reproduction et à la prolifération des moustiques partout ! Parcs boisés, enceintes de bâtiments publics, fossés de bord des routes, etc…. Les pouvoirs publics (Municipalités, CTM, Etat) se chargent de lutter contre le moustique sur la voie publique. Cela implique notamment le ramassage des déchets verts et des pneumatiques, l’enlèvement des VHU, la recherche, l’élimination ou le traitement de gîtes autour des bâtiments publics, des écoles, des crèches… par les services techniques de ces administrations avec l’appui au besoin des équipes de démoustication.

 

QUELLE ATTITUDE ADOPTER LORSQUE DES PULVERISATIONS SPATIALES AUTOPORTEES SE DEROULENT A PROXIMITE DE CHEZ MOI ? 

Les pulvérisations spatiales autoportées sont effectuées à l’aide d’un engin générateur de brouillard insecticide embarqué sur un véhicule. L’ensemble sillonne les rues d’une zone résidentielle ciblée, afin de tenter d’atteindre les moustiques adultes évoluant dans le secteur.
Lors des pulvérisations spatiales autoportées, il est conseillé d’ouvrir les portes et fenêtres de la maison pendant les opérations de traitement afin de faciliter la pénétration du brouillard insecticide. Il est également recommandé de rentrer le linge séchant ainsi que les jouets des enfants dans le jardin.
Le nuage d’insecticide « retombe » en moins de 30 minutes. Néanmoins, les personnes présentant des pathologies respiratoires (asthme surtout) doivent éviter d’être exposées au produit insecticide.

 

QUELLE EST LA STRATEGIE DE LUTTE ANTIVECTORIELLE (LAV) EN PERIODE EPIDEMIQUE ? 

Lors d’épidémies, il est recommandé de limiter les pulvérisations spatiales autoportées et les traitements insecticides de manière générale. Les effets de ces traitements sont très limités dans le temps et un usage intensif crée des phénomènes de résistances aux insecticides chez les moustiques vecteurs.
En période épidémique, il faut privilégier la protection contre les piqûres de moustiques, ainsi que l’élimination des moustiques adultes et des gîtes larvaires autour de son habitation.
 

QUELLES SONT LES RECOMMANDATIONS POUR LES VOYAGEURS QUI SE RENDENT DANS UNE REGION TOUCHEE PAR UNE FLAMBEE EPIDEMIQUE DE DENGUE ? COMMENT SE PROTEGER DES PIQURES DE MOUSTIQUE ? 

Il est recommandé aux voyageurs qui se rendent dans des régions touchées par une flambée épidémique de dengue, notamment aux personnes vulnérables, (sujets immunodéprimés, personnes âgées, sujets atteints de pathologies chroniques), aux femmes enceintes et aux personnes accompagnées d’enfants et de nourrissons, de consulter, préalablement à leur déplacement, leur médecin traitant. 

Cette consultation permettra de juger de l’opportunité du voyage en fonction de l’état de santé des individus, des risques encourus et des moyens de prévention individuelle. 

En période d'épidémie de dengue, il est en effet important de se protéger par tous les moyens disponibles contre les piqûres de moustiques : 

  • Porter des vêtements amples et longs couvrant également les bras et les jambes jusqu’aux chevilles, surtout le matin et en fin d’après-midi, période d’intense activité du moustique vecteur,
  • Utiliser des répulsifs sur les zones de la peau découvertes,
  • Utiliser des moustiquaires, en particulier sur les berceaux, des diffuseurs électriques à l’intérieur des maisons et des tortillons fumigènes à l'extérieur des maisons.

 

QUE FAIRE EN CAS D'APPARITION DES SYMPTOMES AU RETOUR D'UNE ZONE OU CIRCULE LE VIRUS DE LA DENGUE ? 

En cas d’apparition brutale de fièvre associée éventuellement à des maux de têtes, fatigue et douleurs articulaires, dans les 7 jours suivant le départ d’une zone où circule le virus de la dengue, Il est impératif de consulter rapidement un médecin et de se faire dépister. Le repos et l'hydratation sont essentiels. En cas de fièvre persistante, il ne faut pas hésiter à retourner consulter. Il faut également, pendant les 5 premiers jours de la maladie (période virémique au cours de laquelle le virus est présent dans le sang), éviter soi-même de se faire piquer par les moustiques, en utilisant des répulsifs cutanés, en dormant sous une moustiquaire, en portant des vêtements longs, ou en utilisant des raquettes anti-moustiques.

 

Y-A-T-IL UN RISQUE D'IMPORTER LA MALADIE DANS UN AUTRE PAYS OU TERRITOIRE ? 

Le virus peut passer d’un pays à l’autre par l’intermédiaire du voyageur. Le virus pourrait s’implanter en métropole par exemple, du fait de la présence du moustique tigre (Aedes albopictus) dans de nombreux départements métropolitains. Les épidémiologistes font état d’une réémergence de la dengue en Europe du fait de la circulation importante entre ces territoires et les zones tropicales régulièrement touchées par des épidémies de dengue.