Lutter contre les maladies à transmission vectorielle en Martinique -

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En Martinique, les maladies à transmission vectorielle représentent un danger majeur pour la population. Afin d’améliorer le cadre de vie et l’état de santé, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de la Martinique lutte par différents moyens contre la propagation de ces maladies.

Qu’est-ce qu’une maladie vectorielle ?

Une maladie vectorielle se transmet impérativement par l’intermédiaire d’un vecteur (un être vivant capable d'assurer la transmission biologique active et passive d'un agent infectieux). Ce vecteur transmet l’agent infectieux d’un sujet - humain ou animal - à un autre et propage ainsi la maladie.

Actuellement en Martinique, les principales maladies vectorielles sont la dengue, le chikungunya ou le Zika . Toutes ces maladies sont transmises localement par le même moustique vecteur : Aedes aegypti.

En l’absence de vaccin ou de médicament qui permettraient de lutter contre les virus responsables, la lutte contre ces maladies se fait de manière indirecte : en s’attaquant au vecteur. On parle alors de « lutte antivectorielle ».

Quelle est la stratégie de lutte anti-vectorielle de l’ARS Martinique ?

En coopération étroite avec la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM), l’ARS établit une stratégie de lutte anti-vectorielle basée sur 4 axes :

  • Informer l’ensemble de population ;
  • Privilégier une approche communautaire, pour permettre une implication effective des différentes composantes de la société ;
  • Viser l’assainissement des milieux individuel et collectif ;
  • Chercher l’emploi rationnel des produits biocides et/ou des agents biologiques.

Quelles actions sont menées par l’ARS Martinique pour lutter contre ces maladies ?

Par le biais de leur outil commun, le Centre de démoustication et de recherches entomologiques-Lutte anti vectorielle (CEDRE-LAV), l’ARS Martinique et la CTM ont mis en place une multitude d’actions qui répondent aux grands axes de leur stratégie de lutte anti-vectorielle.

Toutes ces actions poursuivent le double objectif de préservation de la santé publique et d’amélioration du cadre de vie des administrés (résidents ou touristes) :

  • La surveillance entomologique : essentiellement centrée sur Aedes aegypti, cette surveillance s’étend toutefois à d’autres espèces de moustiques  et à d’autres insectes nuisibles. Elle permet notamment de s’assurer de l’absence de la colonisation de notre île par des espèces vectrices invasives (exemple : Aedes albopictus).
  • Des actions de prévention et de sensibilisation : elles consistent à informer la population locale sur les bons gestes à opposer au moustique vecteur et trouver les leviers pour les induire.  

Les exemples de communication/mobilisation sociale utilisés par le CEDRE-LAV sont nombreux : de l’opération Toussaint en place depuis 1998 (qui propose le remplacement de l’eau des pots à fleurs ornant les tombes par du sable mouillé à ras-bord) au projet COMBI-Dengue sur la commune de Tartane. Ce projet a développé une méthode « sur mesure » conçue en concertation avec les résidents de ce quartier pour la modification de leurs comportements susceptibles de créer des gîtes larvaires pour le moustique vecteur.

Ces actions de prévention s’appuient sur plusieurs partenaires et relais : les municipalités, les associations, l’Education nationale, les professionnels de santé et les personnels médicaux et paramédicaux… ;

  • Des traitements insecticides : quand la suppression physique (renversement, assèchement du gîte larvaire…) est impossible, quand la densité de moustiques adultes est forte ou lorsque le risque sanitaire est important (signalement de cas de maladie vectorielle), les équipes du CEDRE-LAV peuvent avoir recours à des insecticides.

Ces insecticides sont actuellement de deux types : chimiques ou biologiques. Les insecticides sont utilisés de manière parcimonieuse compte tenu de la résistance (probable ou avérée) des insectes.