Les textes qui visent le domaine du bruit sont en nombre très important (lois, codes, règlements, …). Ils visent ainsi la santé publique, l’environnement, la vie en société (code civil et code pénal), la route, la consommation, etc. Le recueil des textes officiels est accessible sur le site Légifrance (loi-cadre sur le bruit ; bruits de voisinage ; des activités ; des transports terrestres ; des transports aériens ; des installations classées ; des matériels et engins bruyants ; des transports maritimes et fluviaux ; la prévention du bruit dans les constructions ; l'évaluation et gestion du bruit dans l'environnement)
Le code la santé publique (article L.1311-2) permet également aux préfets de prendre des arrêtés ayant pour objet d’édicter des dispositions particulières en matière de bruit, s’appliquant à l’ensemble du territoire.
L’arrêté préfectoral de lutte contre les bruits de voisinage de chaque département peut être complété ou renforcé par des arrêtés municipaux de portées générale ou individuelle, au titre des articles L 2212-2 du CGCT et L 1311-2 du CSP.
Contrairement au code pénal qui ne réprime que les « bruits ou tapages injurieux ou nocturnes », le code de la santé publique permet de sanctionner les bruits à tout moment de la journée.
Le code de la santé publique distingue trois catégories de bruits de voisinage :
- ceux liés aux comportements des personnes, d'un objet ou d’un animal dont elles ont la responsabilité,
- ceux provenant d’activités professionnelles, sportives, culturelles ou de loisirs,
- ceux issus de chantiers publics ou privés.
Les maires disposent de compétences pour la gestion et la prévention des bruits de voisinage visés dans les articles R 1334-30 à R 1334-37 du Code de la santé publique (CSP).
- Gestion : Les bruits de voisinage (bruits de comportement ou bruits d’activités portant atteinte à la tranquillité du voisinage) doivent être gérés par les maires, en vertu de leurs pouvoirs généraux de police en matière de salubrité et tranquillité publique (articles L.2212-2 et suivants du Code général des collectivités (CGCT)). Pour traiter les réclamations des habitants de leurs communes, les maires peuvent mettre en œuvre une démarche amiable (organiser une réunion de conciliation), constater l’infraction, faire une mise en demeure, dresser un procès-verbal.
- Prévention : L’arrêté préfectoral de lutte contre les bruits de voisinage de chaque département peut être complété ou renforcé par des arrêtés municipaux de portées générale ou individuelle, au titre des articles L 2212-2 du CGCT et L 1311-2 du CSP.
Les compétences du maire
Selon le code général des collectivités territoriales, le contrôle de l’ensemble des bruits de voisinage relève de la compétence du maire, à l’exception des activités déjà soumises à une réglementation spécifique (exemples : les installations industrielles classées pour la protection de l’environnement, ou encore les lieux diffusant des sons amplifiés, tels que les discothèques, les bars ou les salles des fêtes).
Les maires peuvent prendre des arrêtés municipaux pour réglementer certaines activités ou limiter la circulation des véhicules sur le territoire de leur commune. Ils ont aussi la possibilité de nommer des agents assermentés formés qui pourront constater les infractions.
Par ailleurs, les maires peuvent agir en amont des difficultés en sensibilisant les habitants aux problèmes de bruit, pour le respect des droits et de la tranquillité de tous. Des mesures simples permettent de pratiquer une activité sans déranger les voisins ; le dialogue est souvent préférable aux mesures restrictives.
Les maires peuvent également anticiper les problèmes en prenant en compte les contraintes acoustiques liées aux projets d’aménagement de la commune dans les documents d’urbanisme. Il s'agit alors de garantir le bon fonctionnement des activités et de permettre leur développer sans perturber la tranquillité des habitants.
Plan local d’urbanisme et bruit
Le code de l’urbanisme stipule que les plans locaux d'urbanisme doivent déterminer « les conditions permettant d'assurer la réduction des nuisances sonores, la prévention des pollutions et des nuisances de toute nature », au même titre que les schémas de cohérence territoriale et les cartes communales.
Les PLU comportent notamment un Projet d'aménagement et de développement durable (PADD) qui définit les orientations générales d'aménagement et d'urbanisme retenues pour l'ensemble de la commune. C'est ce PADD qui permet de prescrire des orientations, des actions et des opérations d’aménagement afin de prévenir ou de réduire le bruit dû aux transports.
Par ailleurs, le PLU permet au maire d’agir de manière efficace contre les nuisances sonores et de mettre en œuvre, à travers l’affectation des sols et à travers le règlement, des moyens destinés à garantir le bon fonctionnement des activités sans perturber la tranquillité des habitants.
Une réflexion, effectuée au moment de la conception ou de la révision d’un PLU, est l'occasion de prendre en compte, en amont, les contraintes liées à l’implantation des différents types d’activités, d’apporter des réponses efficaces, économiques, et de prévenir ainsi les impacts sur la santé et les plaintes de voisinage.
Les permis de construire
Le code de l’urbanisme donne aux maires la possibilité de refuser un permis de construire ou de ne l’accorder que sous réserve du respect de prescriptions spéciales :
- si le projet est susceptible, en raison de sa localisation, d'être exposé à des nuisances graves, dues notamment au bruit.
- si le projet est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique du fait de sa situation, de ses caractéristiques, de son importance ou de son implantation à proximité d'autres installations.
Pour protéger l’audition du public et préserver la tranquillité du voisinage, les lieux ouverts au public ou recevant du public, clos ou ouverts, accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés doivent respecter les prescriptions fixées aux articles R 571-25 à R 571-28 du Code de l’Environnement (CE) et les prescriptions des articles R 1336-1 et R 1336-3 du CSP.
Les lieux suivants sont concernés :
- les discothèques,
- les salles de concert,
- les bars et les restaurants,
- les festivals,
- les cinémas,
- les salles polyvalentes.
Ces dispositions visent deux objectifs :
- la protection des auditeurs vis-à-vis des effets de l’exposition à la musique amplifiée,
- la tranquillité du voisinage lors du fonctionnement des locaux ou établissements : l’exploitant a ainsi l’obligation de faire réaliser une étude de l’impact des nuisances sonores (EINS) par un bureau d’étude spécialisé.