Contexte
La Martinique comprend 368 783 habitants au 1er janvier 2018. En Martinique, en 2018, le taux
d’activité reste légèrement inférieur à celui de la France hexagonale, alors que le taux de chômage y est
largement supérieur (17 % contre 8 %).
Par ailleurs, les écarts entre hommes et femmes sur le marché du travail sont faibles, très loin des
différences observées en Guyane ou en Guadeloupe. Le taux d’emploi des 15-64 ans est en moyenne de 57 %
au cours de l’année 2018.
Sur le plan sanitaire, la Martinique fait face à une forte prévalence des maladies chroniques (diabète de
type 2, hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux et insuffisance rénale chronique terminale).
La Martinique souffre, comme la Guadeloupe, d’un fort déficit de femmes âgées de 18 à 39 ans et d’hommes
âgés de 20 à 40 ans. Ainsi, 31,2 % des Martiniquais sont âgés de 15 à 44 ans, contre 35,8 % en France
hexagonale. Le vieillissement s’est fortement accéléré au cours des trois dernières décennies. En 1990, 72 % des Martiniquais avaient moins de 44 ans. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 48 %. Ces indicateurs socio-
économiques et sanitaires défavorables s’accompagnent d’un profil épidémiologique particulier des cancers. Plus de 1 500 nouveaux cas de cancers invasifs sont enregistrés chaque année en Martinique, avec
un sex-ratio homme/femme de 1,5. Les taux d’incidence standardisés monde de 301,6 pour
100 000 personnes-années chez les hommes et 168,4 chez les femmes (période 2007-2016), placent la
Martinique parmi les régions de France ayant les plus faibles taux d’incidence de cancer avec la Guadeloupe
et la Guyane.
Cependant, en Martinique, la distribution des cancers diffère sensiblement de celle de l’Hexagone avec de
fortes disparités pour certaines localisations cancéreuses. Des incidences plus élevées que dans l’Hexagone
sont retrouvées pour le cancer de la prostate, de l’estomac, du col de l’utérus et dans une moindre mesure
les myélomes multiples et plasmocytomes.
En Guadeloupe et en Martinique, des inégalités sociales d’incidences ont été mises en évidence pour
certaines localisations. Les études de survie présentées ici fourniront des données complémentaires
essentielles pour une adaptation des mesures de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-
2030 sur ces territoires.
Synthèse
En Martinique, la survie nette standardisée des cancers est globalement inférieure à celle de l’Hexagone
mais les résultats montrent de grandes disparités parmi les dix localisations cancéreuses étudiées.
Au total, 10 localisations ont été étudiées et sont présentées dans ce rapport :
- lèvre-bouche-pharynx, œsophage, estomac, côlon et rectum, poumon, prostate, sein, corps et col
de l’utérus pour les tumeurs solides ;
- myélomes multiples et plasmocytomes pour les tumeurs hématologiques.
Ces localisations sont présentées pour les 3 départements et régions d’outre-mer (DROM) de la Martinique,
la Guadeloupe et La Réunion sur la période entre 2008 et 2015.
Il est à noter quatre cas de figure par rapport à la France hexagonale :
• la survie nette standardisée est légèrement mais significativement supérieure en Martinique pour
le cancer de la prostate, donc la survie en Martinique de cette localisation est plus favorable par
rapport à celle de la France hexagonale ;
• en Martinique, les SNS, chez l’homme et la femme, ne présentent pas de différences notables avec
la France hexagonale pour les localisations suivantes : lèvre-bouche-pharynx, estomac,
poumon, col de l’utérus. La survie est donc équivalente à celle de la France hexagonale ;
• les survies nettes standardisées, chez l’homme et la femme, sont inférieures à celles de la France
hexagonale pour les localisations suivantes : sein, côlon-rectum, corps de l'utérus et myélome
multiple plasmocytome ;
• enfin, en Martinique et en Guadeloupe, les survies nettes standardisées, chez l’homme et la
femme, sont nettement inférieures à celles de la France hexagonale pour le cancer de
l’œsophage. La situation est donc défavorable par rapport à celle de la France hexagonale pour
cette localisation.